photo_patrick_vial

Interview de Patrick Vial, Chef de projet chez Tisséo Collectivités

Quelles étaient selon vous les principaux défis techniques et organisationnels liés à la construction des viaducs de la 3e ligne et comment les entreprises partenaires y ont répondu ?

Le chantier présentait un double défi. D’une part, il s’agissait de réaliser des travaux particulièrement visibles, au cœur d’un tissu urbain déjà dense en zone d’emploi et commerciale et donc soumis à une circulation automobile importante. Nous devions donc organiser le chantier de manière à limiter au maximum les perturbations, tout en assurant une remise en service rapide des voiries et des espaces publics environnants.
D’autre part, le respect des plannings constituait un enjeu majeur, notamment pour garantir la réouverture des axes de circulation dans les délais annoncés. Ces objectifs ont globalement été tenus grâce à une coordination rigoureuse entre les différents acteurs du projet.

Ce chantier du viaduc est très visible du public. Comment avez-vous intégré cette dimension de vitrine technologique et urbaine dans la conduite du projet ?

Effectivement, le viaduc a offert une opportunité unique de rendre visible l’avancement du projet. Contrairement aux tunnels, dont la progression reste souterraine, cette partie aérienne a permis de partager concrètement les étapes de la construction, notamment avec le grand public.
Nous avons ainsi pu organiser plusieurs événements symboliques en présence des acteurs institutionnels, publier des reportages et des séries photos, et même produire une série pédagogique (NDLR : « Derrière les palissades ») avec l’humoriste Fred Menuet, pour expliquer de manière ludique des notions comme les voussoirs ou la structure d’un viaduc.
Cette visibilité a suscité beaucoup d’intérêt, notamment de la part de nos investisseurs et partenaires, et a favorisé le dialogue autour du projet. Elle a aussi permis de relancer certaines réflexions, par exemple sur les avantages du métro aérien pour franchir des ouvrages complexes (rocades, rivière, lac, voies ferrées...) dans le contexte urbain que représente le sud-est du tracé ligne C.

MAPEI, dont la filiale française est implantée à Toulouse, a fourni la colle pour l'assemblage et l’étanchéité des voussoirs. Quelle importance accordez-vous à la collaboration avec des acteurs locaux sur des projets structurants comme celui-ci ?

C’est un point essentiel. Lorsqu’un projet mobilise des volumes de travaux aussi importants, nous veillons à ce qu’il génère des retombées économiques locales.
Nous attribuons notamment directement certains marchés au travers de la charte Small Business Act, qui favorise la participation des PME régionales à nos appels d’offres, et apprécions aussi que ces prestataires fassent appel aux fournisseurs locaux, comme cela est le cas pour l’opération présente via le groupement Horizon.  Cela permet à des entreprises locales de se positionner et de valoriser leur savoir-faire.
Collaborer avec des partenaires comme MAPEI, implantés et investis dans le tissu économique toulousain, est donc une véritable fierté. Cela met en lumière une dimension souvent moins visible du projet, mais tout aussi essentielle : celle du savoir-faire industriel et technique local. Ensemble, nous contribuons à faire de ces ouvrages une réussite collective et durable.